Les Galador, Elfes du Gaed Netheriand

Les Galador, Elfes du Galamiriand

Lors de leur exil de Wÿndelmelian, après que les Elfes aient été dispersés dans les contrées de Nelmalda, le seigneur Leregwir mena les siens jusqu’à l’orée de terres splendides recouvertes d’un fin manteau de neige, qui lui rappelèrent les Monts-Liliaux de jadis. Les lamentations de son peuple y furent ouïes de Vanuma, la Nelmalda qui détenait le savoir de la vie et de sa fugacité, et elle vint à Leregwir sous l’apparence de Narwenya, maîtresse absolue de la neige et du froid. Le cœur de Narwenya fut touché par leurs suppliques et leurs chants teintés d’une tristesse sans fin, aussi offrit-elle sa voix aux Elfes et chanta avec eux. Dans sa miséricorde, Narwenya leur offrit un nouveau royaume. Le sol trembla et se déforma, tandis que des amas de pierre s’élevèrent depuis le sol sur des lieux à la ronde, jusqu’à devenir de véritables montagnes disparaissant dans la brume. Narwenya érigea un grand glacier, façonna des vallées entières et fit germer des plantes que ce monde n’avait jamais vu pousser. Elle accorda aux Elfes de nouvelles forêts et souffla aux oreilles de la terre pour y implanter les graines de la vie, donnant naissance aux enrilavëlda, les Feuilles sans Age, des arbres rosâtres brillant du plus bel éclat qui ne pouvaient perdre feuillage en présence des Elfes. Ainsi naquit le nouveau royaume de Leregwir, qu’il nomma Gaed Netheriand, ou Val des Neiges Eternelles, arguant que nul ne corromprait la neige de ces terres. Leregwir jura en son nom et en celui de sa lignée que leur nouvelle demeure ne serait que pour eux-mêmes, et que la lumière de Narwenya brillerait à jamais en son coeur. Les Elfes qui demeurèrent au Val prirent le nom de Galador, les Hivernaux dans la langue des Elfes. Leurs yeux devinrent plus clairs et leur peau comme leur chevelure prirent la teinte de la neige, et ils commencèrent à ne plus ressentir de gêne même face aux vents les plus glacés. De rares Galador arborèrent une chevelure pareille à l’argent, et l’on disait d’eux qu’ils étaient les plus sages et puissants des Galador. Les Galador fondèrent plusieurs royaumes au sein du Gaed Netheriand, tous sous l’autorité du Suzerain de l’Hiver qu’était Leregwir, Roi des Galador et souverain de Valanarwen. Les Belalban, ou Terres Blanchâtres, devinrent le nouveau foyer des Galador, que ces derniers chérirent non sans garder en leur mémoire la chaleur réconfortante de leur demeure de jadis. Au nord du Gaed Netheriand s’élevait jusqu’aux étoiles un immense glacier serti d’un vaste col, où les Galador avaient bâti le Grand Autel de Narwenya, dont les flammes dansantes illuminaient les nuits les plus noires. Au pied du glacier fût bâtie Valanarwen, ou Cœur de Narwenya dans la langue des Elfes. Ce fut la capitale des Galador et la demeure de Leregwir puis de ses descendants jusqu’à Faewil Albanelian. Les tours dorées de Valanarwen brillèrent au coeur du Val à l’image de joyaux polis par les plus fins artisans, et des hauteurs du Quentil Galabrendil, le Palais de l’Hiver Immuable, régnait sans fin le Roi des Galador. Au sein-même du glacier furent creusées des galeries de cristal d’une joliesse inimitable où s’entrelacèrent nombre de plantes et d’arbres sauvés de Wÿndelmelian, et aux abords du Quentil Galabrendil, placés là sous les étoiles et le ciel capricieux, des jardins sans pareil prirent forme par la volonté de Leregwir. Des montagnes recouvertes de neige s’étendaient à l’est comme à l’ouest de Valanarwen, et se rejoignaient par une trouée au sud, passage le plus large et connu des étrangers au Gaed Netheriand. A l’ouest de Valanarwen s’épanouissaient les Amladwÿn, les Forêts de l’Aube, faites d’innombrables enrilavëlda, des arbres rosâtres à l’odeur enivrante. Les Amladwÿn cachaient une petite vallée bercée par les montagnes et méconnue de nombreux étrangers, où prospéra longtemps la cité cachée de Teliwin, le Sanctuaire Rose. Bâtie sur l’Arilerûn, qui signifie la Colline en deçà, Teliwin abritait en ses hauteurs le Quentil Durneliand, le Palais sous les Etoiles, d’où régna fort longtemps le prince Bararendar. Ce dernier fut surnommé Harfindel en raison de la teinte argentée de sa chevelure, et sa propre fille Rivanessa hérita de ses boucles d’argent autant que de son titre. Teliwin fut le lieu de repos et de prospérité du dernier melianossë, un arbre arc-en-ciel de Wÿndelmelian dont la graine fut offerte par Nyanor, première Reine du royaume de Tul-Melynith. Bararendar Harfindel planta la graine du melianossë dans le grand hall de la Tour de Cristal, sur le versant est de Teliwin. Le soleil se leva et se coucha maintes fois sans que les Teliwans ne cessent de chanter, et même les princes Melynor bravèrent les froides montagnes du Gaed Netheriand pour y admirer la croissance nouvel arbre. A l’aube du huitième jour, la lueur du ciel illumina les premiers pouces émergés du sol, et ne tardèrent pas à poindre les premiers fruits et fleurs. En moins d’une décennie, les plus bas branchages recouvraient déjà les têtes des plus hauts Galador. Ainsi nommé Arneilath, le Premier-né de l’Aurore, il fut vu des Elfes comme le plus beau, vivace et caractériel de tous les arbres de Nelmalda, dont le feuillage était percé par les vitraux colorés de la Tour de Cristal. Eveillé par le prince Bararendar en personne, Arneilath aimait échanger avec les magiciens Teliwans sur bien des sujets, et son aura bienveillante assura aux Elfes du Val une lumière protectrice contre maints dangers. Il devint ainsi l’emblème de Teliwin et ses formes aussi bien gravées sur les boucliers que tissée sur les bannières de la cité. En réponse au cadeau de Nyanor, Bararendar offrit une fleur d’Arneilath aux princes Melynor, qu’ils rapportèrent jusqu’à la Cité-Joyau de Tul-Melynith, loin à l’ouest de l’Edhilfindel. La fleur y fut plantée au sein-même de la cour ouverte sur le ciel des Vor’Hadur et donna naissance au plus majestueux des arbres dorés. L’arbre fut baptisé Withenril, ou Feuillage d’Or, et donna lui-même naissance à de nombreux enfants qui apportèrent ses couleurs d’or à la cité. Un fruit fut offert bien plus tard aux Hommes de l’Edhilfindel, qui avaient apporté aux Galador de nombreux cadeaux et connaissances, telle que la venue des nobles chevaux. Ce fruit fut transporté avec précaution jusqu’à Arteid, où ses seigneurs mortels ressentirent la mélancolie des Galador à travers ses graines, une tristesse immortelle qui avait débuté à la mort de Wÿndelmelian. Grâce à ce fruit, les seigneurs humains donnèrent naissance à Valanestel, le Cœur des Hommes en langue elfique, un arbre argenté dont les racines prirent forme sur le versant est de la citadelle d’Arteid. Lors de sa pousse, les Hommes comprirent qu’une perte insoutenable briserait leur coeur si Valanestel venait à disparaitre. Au pied de ses racines fut établi un conseil composé d’Hommes et de Melynor, dont le seul dessein devint la sauvegarde absolue de Valanestel. Les Elfes Teliwans furent si doués que les étrangers ne décelèrent point leur vallée et ne rencontrèrent nul Galador dans les Amladwÿn. Pourtant, il ne fut point rare que des voyageurs bravent les montagnes du Gaed Netheriand dans l’unique but d’y entendre les lamentations des Elfes au coucher du soleil, sans jamais trouver l’entrée de leur vallée. Les enrilavëlda, éveillés à la conscience par les Galador, révélaient toutefois le chemin vers la Vallée Teliwane aux plus preux des mortels, qui s’étaient montrés amis des arbres et des Elfes. Un chemin dissimulé dans les monts de la vallée amenait à la mer par-delà les montagnes, jusqu’aux havres de Lwedrith et d’Ard Meregel, bâtis le long de Lwelir, la grande Mer du Nord aux eaux gelées une partie de l’année. C’est dans ces mêmes montagnes que furent érigées cinq tours aux toits dorés qui servirent longtemps de forteresses contre les armées de Xerith issus des profondeurs du Sombrefief. Ces tours furent nommées les Gardiennes de l’Ouest, et ceux qui répondaient au nom de Patrouilleurs de Galadwith devinrent maîtres de ces lieux. Les Patrouilleurs regroupaient les plus fins des archers Galador, et ils furent connus de tous pour échanger avec les serviteurs célestes de Narwenya, des Aigles géants qui connaissaient la langue des Elfes. Car les Aigles n’étaient guère des animaux, mais des savants à la longévité considérable, et ils avaient vu les âges passés sur Nelmalda autant que les Elfes depuis leurs royaumes oubliés. Tous étaient fiers et nobles, mais aucun d’entre eux n’était aussi grand et majestueux que leur propre roi Galategil, le Prince du Ciel et du Vent. Des liens forts se créèrent entre les Aigles et les Galador, et il fut même certains Rois et Reines du Gaed Netheriand qui les montèrent par plaisir ou pour la guerre.

 

A propos des Teliwan :

Les Galador vivaient de leurs terres florissantes depuis bien des millénaires et malgré l’hiver éternel de la région, ils avaient su comment donner vie à maints arbres fruitiers. Le fort relationnel des Galador à ce qui pousse leur permis de s’entourer de bois et de forêts aux couleurs innombrables, qui n’avaient guère à rougir des étendues verdoyantes du Vert-Est. Il leur était donc bien légitime de se cacher du tout-venant afin de préserver ce qu’ils aimaient et, si quelques rares étrangers se voyaient accorder le privilège de côtoyer les Elfes, les arbres se faisaient un plaisir de dissimuler aux troubles-paix les routes menant à leurs cités. La dite paix seyait fort bien aux Galador, qui vouaient leurs talents aux arts traditionnels qu’étaient le chant ou la musique, et l’on disait qu’ils composaient des lais et des poèmes si beaux qu’ils pouvaient arracher la tristesse aux cœurs des plus affligés. Ceux de Teliwin étaient les plus habiles pour se cacher du monde, et l’on racontait qu’on pouvait traverser le grand val sans jamais les voir de quelque manière que ce soit. Les Teliwan étaient de ceux qui appréciaient leurs terres plus que tout autre, et la terre appréciait leurs bienfaits en retour. L’orgueil et la désinvolture faisaient partie intégrante de la réputation des Elfes, mais il était bien injuste de parler des Teliwan en ces termes, car ils étaient simples et joviaux envers ceux qui venaient en amis. Il eut été aisé pour bien des voyageurs de reconnaitre un Galador par sa robe laiteuse et sa chevelure aux couleurs de la neige, mais certains Teliwan de bonnes familles étaient parfois coiffés de toisons pareilles à l’argent héritées de leurs longues lignées. C’était le cas pour celle que l’on nommait de maintes manières Reine de Teliwin, et qui avait pris le nom de Rivanessa Harfindel, dont le nom de famille signifiait Boucles Grises dans la langues des Elfes.
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